J'aimerais dire que ça va mieux quand je suis avec mes amis, ou ma famille, mais ce serait mentir. Je n'ai plus d'amis de toute façon. Et ma famille.. Ma famille est bien je crois. Je veux dire, ce sont des gens normaux. Pas extraordinaires, pas les pires non plus. Mais je ne les considère pas réellement comme de la famille en réalité. Ce sont juste d'autres gens. Ils sont plus proches, parce que je les connais depuis des années. Mais eux ne me connaissent pas. Pas vraiment. Ils savent qui je suis, mieux que les autres, mais je ne ressens pas de liens avec eux. Pas d'attaches. Je ne crois pas que ce soit comme ça que ça fonctionne normalement la famille, hein? Non, je ne crois pas.
Et même avec eux, je me sens de trop. Je me sens hors contexte. Je n'ai rien à échanger avec eux. Je n'ai pas envie de me rapprocher, ou de tisser des liens. Ils sont juste comme les autres. Et j'arrive pas à me mélanger aux autres.
Je suis de trop. Je sais que je leur pose beaucoup de problèmes. En tout cas c'est comme ça que je le ressens. Comme s'ils seraient mieux sans moi. Comme si tout le monde serait mieux sans moi. Et ce serait probablement le cas, si je regarde les choses des manières objective. Parfois je me demande si je manquerais à quelqu'un si je venais à disparaitre. Je sais que mes parents me pleureraient, mais c'est parce que je suis une partie d'eux comme ils disent. Et c'est vrai, biologiquement, je contiens leur adn, je suis le mélange de ce qu'ils sont. Biologiquement du moins. Mais au-delà de ça?
Alors, qui serait triste? Mon chat. Je sais que je lui manquerais horriblement. Il n'y à qu'a voir l'état dans lequel il est quand il ne me voit pas pendant un certain temps, ou quand il ne sait pas ou je suis. Mais il s'en remettrait. A part ça, personne.
Peut-être que certaines vieilles connaissances referaient surface, "en souvenir du bon vieux temps". Mais rien de sincère ou de durable. Juste des souvenirs éphémères. C'est ce que je suis? Un souvenir éphémère?
Ca me rend a peine triste de penser à tout ça. Bien sûr, j'envie les gens qui ont trouvé une "âme soeur". Quelqu'un qui les comprends, et qui est là, et qui ne les quittera pas, et avec qui ils peuvent tout partager. J'envie ça. J'en suis jaloux. Excessivement. Mais la tristesse... Je commence à perdre ça aussi. Ca devient de la curiosité. Le désir de savoir ce que ça fait. Comment c'est. De la colère aussi. Parfois. Parce que je ne comprends pas pourquoi je n'ai pas le droit à tout ça moi. Je ne suis pas assez bien? Je ne suis pas assez bon? Pas assez intéressant?
Je m'y prend mal avec les gens. C'est peut-être ça. Ou je suis trop différent. C'est ce qui revient le plus après tout, non? Je suis trop différent. Ils ont peur. Ils rient. Ils se moquent. Ils oublient. Moi pas. Je suis là, et je vois. Je me souviens. Est-ce que j'existe? Je vis, mais ai-je une existence? Peut-on le dire ça? Probablement pas. Je suis juste un poids mort. Je ne devrais probablement pas être là. Pas maintenant. Pas comme ça. Pas ici.
J'aimerais pouvoir mourir et laisser tout ça derrière moi. Essayer quelque chose de nouveau. Voir ce qu'il y a après. Découvrir. Mais je ne peux pas. Pas encore. Je dois me battre, encore. J'ai trop de chose à faire. Je voudrais juste pouvoir me retourner, et avoir quelqu'un, là, qui soit avec moi.
Malgré tout, une partie de moi est toujours convaincue qu'il y a quelqu'un, quelque part, qui m'attend. Quelqu'un de surprenant. Si c'est le cas, je dois tout faire pour la trouver vite. Avant qu'il ne soit trop tard. Mais comment? Le monde est petit, et je peux trouver n'importe qui. C'est facile de trouver des gens. Mais comment on les rencontre? De toute les folies que j'ai prévu d'entreprendre, celle-ci me paraît être la plus compliqué, alors que ce devrait être la plus simple (et la plus réalisable). Et pourtant...
Tant à faire, et si peu de temps. Où es-tu?
https://www.youtube.com/watch?v=sMPNjPpdjKU
I don't know who you think you are
But before the night is through
I wanna do bad things with you