That-guy

That guy's life

Samedi 30 août 2014 à 16:15

 J'ai la sensation d'être de trop. De ne pas être à ma place. C'est pas un sentiment passager. C'est presque une constante dans ma vie en fait. Depuis tout petit je ressens ça. Cette impression de ne pas appartenir à ici. C'est pour ça que je suis souvent seul, à l'écart. Je peux faire semblant de m'intégrer, mais c'est fatiguant. Et c'est pas moi. Moi, je suis là, à côté des gens. Presque à coté du monde. Je n'arrive pas à être juste "normal".
J'aimerais dire que ça va mieux quand je suis avec mes amis, ou ma famille, mais ce serait mentir. Je n'ai plus d'amis de toute façon. Et ma famille.. Ma famille est bien je crois. Je veux dire, ce sont des gens normaux. Pas extraordinaires, pas les pires non plus. Mais je ne les considère pas réellement comme de la famille en réalité. Ce sont juste d'autres gens. Ils sont plus proches, parce que je les connais depuis des années. Mais eux ne me connaissent pas. Pas vraiment. Ils savent qui je suis, mieux que les autres, mais je ne ressens pas de liens avec eux. Pas d'attaches. Je ne crois pas que ce soit comme ça que ça fonctionne normalement la famille, hein? Non, je ne crois pas.
Et même avec eux, je me sens de trop. Je me sens hors contexte. Je n'ai rien à échanger avec eux. Je n'ai pas envie de me rapprocher, ou de tisser des liens. Ils sont juste comme les autres. Et j'arrive pas à me mélanger aux autres.
Je suis de trop. Je sais que je leur pose beaucoup de problèmes. En tout cas c'est comme ça que je le ressens. Comme s'ils seraient mieux sans moi. Comme si tout le monde serait mieux sans moi. Et ce serait probablement le cas, si je regarde les choses des manières objective. Parfois je me demande si je manquerais à quelqu'un si je venais à disparaitre. Je sais que mes parents me pleureraient, mais c'est parce que je suis une partie d'eux comme ils disent. Et c'est vrai, biologiquement, je contiens leur adn, je suis le mélange de ce qu'ils sont. Biologiquement du moins. Mais au-delà de ça?
Alors, qui serait triste? Mon chat. Je sais que je lui manquerais horriblement. Il n'y à qu'a voir l'état dans lequel il est quand il ne me voit pas pendant un certain temps, ou quand il ne sait pas ou je suis. Mais il s'en remettrait. A part ça, personne.
Peut-être que certaines vieilles connaissances referaient surface, "en souvenir du bon vieux temps". Mais rien de sincère ou de durable. Juste des souvenirs éphémères. C'est ce que je suis? Un souvenir éphémère?
Ca me rend a peine triste de penser à tout ça. Bien sûr, j'envie les gens qui ont trouvé une "âme soeur". Quelqu'un qui les comprends, et qui est là, et qui ne les quittera pas, et avec qui ils peuvent tout partager. J'envie ça. J'en suis jaloux. Excessivement. Mais la tristesse... Je commence à perdre ça aussi. Ca devient de la curiosité. Le désir de savoir ce que ça fait. Comment c'est. De la colère aussi. Parfois. Parce que je ne comprends pas pourquoi je n'ai pas le droit à tout ça moi. Je ne suis pas assez bien? Je ne suis pas assez bon? Pas assez intéressant?
Je m'y prend mal avec les gens. C'est peut-être ça. Ou je suis trop différent. C'est ce qui revient le plus après tout, non? Je suis trop différent. Ils ont peur. Ils rient. Ils se moquent. Ils oublient. Moi pas. Je suis là, et je vois. Je me souviens. Est-ce que j'existe? Je vis, mais ai-je une existence? Peut-on le dire ça? Probablement pas. Je suis juste un poids mort. Je ne devrais probablement pas être là. Pas maintenant. Pas comme ça. Pas ici.

J'aimerais pouvoir mourir et laisser tout ça derrière moi. Essayer quelque chose de nouveau. Voir ce qu'il y a après. Découvrir. Mais je ne peux pas. Pas encore. Je dois me battre, encore. J'ai trop de chose à faire. Je voudrais juste pouvoir me retourner, et avoir quelqu'un, là, qui soit avec moi.

Malgré tout, une partie de moi est toujours convaincue qu'il y a quelqu'un, quelque part, qui m'attend. Quelqu'un de surprenant. Si c'est le cas, je dois tout faire pour la trouver vite. Avant qu'il ne soit trop tard. Mais comment? Le monde est petit, et je peux trouver n'importe qui. C'est facile de trouver des gens. Mais comment on les rencontre? De toute les folies que j'ai prévu d'entreprendre, celle-ci me paraît être la plus compliqué, alors que ce devrait être la plus simple (et la plus réalisable). Et pourtant...

Tant à faire, et si peu de temps. Où es-tu?

https://www.youtube.com/watch?v=sMPNjPpdjKU


I don't know who you think you are
But before the night is through
I wanna do bad things with you





 

 

Lundi 25 août 2014 à 16:03

 J'ai toujours été seul. Je crois que je l'ai déjà dit. Mais la solitude est une notion complexe. J'ai souvent été entouré  par des gens qui se plaignaient d'être seuls. Je les comprends. J'allais vers eux parce que je croyais qu'on partageait quelque chose. Je croyais qu'ils étaient comme moi. Et quand on est différent, on a besoin de se rassurer en trouvant des gens qui nous ressemble.
Avec le temps, j'ai compris que la solitude existait différemment selon les personnes qui l'expérimentaient. La plupart des gens qui étaient "seuls" ne l'étaient pas vraiment. Ou pas comme je le ressens. Ils avaient des amis. De la famille. Des gens qui étaient là. La plupart n'étaient pas réellement seuls.
Bien entendu, j'ai eu des amis. J'ai de la famille. En quoi ai-je le droit de dire que je suis différent alors?
Selon moi, je ne suis pas différent. Selon les autres, je suis bizarre. Après analyse, c'est probablement correct. Je veux dire, je comprends leur point de vue. Je ne suis pas comme eux. Pas tout a fait. Je suis humain, je fonctionne plus ou moins pareil. Pourtant...
Quand j'étais en primaire, ma prof pensais que j'étais attardé. Ou gaucher. Parce que je ne suivait pas au même rythme que les autres. Elle m'a fait faire des tests, voulait m'aider. Il s'est avéré que je n'étais ni l'un ni l'autre. Quand j'avais neuf ans, mon père (qui était psy) m'a fait faire un test de QI. Je savais pas ce que ca voulait dire, mais j'ai trouvé ça amusant. J'ai été évalué a 135. Je ne voyais pas ce que ca voulait dire. Ce ne sont que des chiffres. Toute mon enfance, j'ai eu beaucoup d'idée. Certaines que j'ai dites a voix haute à mes parents. D'autres que j'écrivais parce que je pensais qu'elles seraient mal perçues par les autres. Quelques années plus tard (et encore aujourd'hui), j'ai découvert que pas mal de ces idées, qui me semblaient insignifiantes à l'époque, ont en fait été étudiées trés sérieusement par des scientifiques, ou certaines sont mêmes devenues des films. Tout au long de mes études, j'ai eu des notes moyennes. Pas parce que je suis mauvais, mais je crois que le système ne m'intéresse pas. Apprendre des choses de manière si codifiée est une erreur selon moi. Cela casse l'attrait naturel pour certains sujets qui ne sont pas abordés. C'est une bonne idée sur le papier, mais je pense que ça nécéssite une révision. J'ai toujours manqué d'intérêt pour les matières scolaires. Pourtant à chaque fois que je me suis intéressé aux choses, je faisais un bond dans les notes.
Tout ce paragraphe n'a pas vraiment d'intérêt sur internet. La plupart des personnes qui liront ça n'y verront que de la frime. Ou des mensonges. Ce que je peux comprendre. Je m'attends pas à ce que qui que ce soit me croit sur parole. Je n'ai rien a prouver. Mais ça permet d'expliquer ce que je veux dire. Je suis seul.
Je ne suis pas un surdoué. Je ne suis pas autiste. Je vois juste les choses de manière différentes, et par ce fait, je suis seul. Je peux connecter avec d'autres, mais c'est juste un jeu, une façade. Je peux être n'importe qui, mais c'est fatiguant. Et être juste moi, c'est être seul. Être moi c'est ne pas pouvoir échanger sur un niveau plus élevé que les discussions de tout les jours, parce que les gens ne suivent pas. Encore une fois, ils ne voient pas. Ils ne comprennent pas. Ils ne me comprennent pas.
En fait, le monde et moi on ne se comprend pas. Je ne le comprends pas, et vice-versa. C'est un peu paradoxale de dire que l'on ne se comprends pas quand j'essaye de créer un langage qui renforcerait encore ce sentiment...
Il parait que je suis paradoxal aussi.
J'aimerais avoir quelqu'un à qui je pourrais léguer tout ça. Un jour, je ne serais plus là, et tout ce que j'ai commencé devra continuer, mais pour ça il faudrait que je trouve quelqu'un a qui je pourrais inculquer tout ce que j'ai. Quelqu'un de différent.

Jeudi 21 août 2014 à 20:19

 C'est amusant comme un rien peut nous marquer. Une couleur, une sensation anodine pour n'importe qui d'autre peut s'associer à un instant, un évènement.

Quand j'étais plus jeune, j'ai lu un livre qui se déroulait dans l'univers d'un jeu que j'aime beaucoup. Dans les premières pages, le narrateur et personnage principal raconte les moments heureux qu'ils a vécu dans sa colonie natale. Les moments de joie, les rires, les lieux, les cheveux de sa fiancée. Tout était "doré".
Cette partie du roman contraste beaucoup avec le reste. Par la suite, tout n'est que poussière, crasse, matières gluantes et visqueuses. Peine. Terne.
J'aime beaucoup l'effet que ça donne. Mais à l'époque, je m'en rendais pas vraiment compte. Je me demandais ce que c'était de vivre des instants comme ça par contre. Des moments "dorés". Je me demandais ce que ça faisait.
Un jour, en sortant des cours, on est allé voir quelque chose avec des amis (oui, j'en avais encore). Des mangas. Je suis pas très manga pourtant, mais j'avais du temps a tuer, et puis il faisait bon et c'est pas tout les jours que je pouvais faire quelque chose  avec  eux. On est resté très peu de temps dans le rayon. Lorsque je me suis retourné, j'ai vu quelqu'un derrière nous qui me fixait intensément. Une jeune fille. Son visage avait quelque chose, mais c'est surtout l'intensité de son regard qui m'a marqué. J'étais pas seul, donc on a continué nos affaires on est partis.
Par la suite, je l'ai revu plusieurs fois. C'était le début de l'été, et il commençait a faire chaud. Je l'ai vu me suivre quand j'allais manger. Ou s'asseoir sur le banc d'a coté avec une amie. Me suivre quand j'allais en cours. Je faisais mon maximum pour la voir aussi je dois avouer. J'étais curieux, intrigué.
Je lui ai demandé son numéro de téléphone un matin. On est allé manger une glace. Il faisait beau et chaud. On ne s'est plus quitté une seule journée après ça. On est sortis tout les jours, aussi tard qu'on pouvait. On profitait de la chaleur, du soleil. Une chaleur doré. Un temps doré.
Aujourd'hui, c'est ce qui me marque le plus. Je me souviens de la chaleur. De la lumière. D'elle.
Tout est doré. Tout était doré.

Les balades. Les discussions. Les rires. Les caresses. Les câlins. Tout semble parfait quand j'y repense.
Mais comme dans l'histoire, ça ne dure pas. On fait des erreurs. De la tristesse. Des larmes. Et le froid s'installe. La lumière se ternie.
Un froid sombre et glacé. Il n'y a plus de chaleur. Plus de joie. Plus de rires. Plus de caresses. L'hiver arrive, et les rayons dorés laissent a la neige, a un manteau blanc bleuté, froid et inerte. Comme une mort, mais qui dure. Comme une famine. Une absence.
Il ne reste que les souvenirs dans ces moments là. Les souvenirs qui permettent de se réchauffer le soir venu, en essayant d'oublier que le lendemain sera aussi froid et mort que le jour précédent, ou celui d'avant...
Les souvenirs des moments de chaleur agréable, apaisante, ou tout était bien. Ou on était heureux.
Des souvenirs dorés.

Jeudi 14 août 2014 à 13:06

J'ai toujours eu un talent naturel pour la discrétion et l'observation.

Tout jeune, j'étais pas très bavard. Je restais souvent dans mon coin à observer les gens. Parfois, quand je m'attachais à quelqu'un, je devenais un peu plus loquace, mais je restais toujours calme et particulièrement discret. On me l'a souvent dit d'ailleurs.

En grandissant, j'ai conservé les mêmes traits, mais je crois que pour un étrange raison, la perception des gens en était plus la même. Je faisais sursauter. Parfois même, je faisais peur. Plusieurs fois des gens ont eu peur de moi alors que je marchais juste dans la rue. Je me suis même fait arrêter une fois, alors que je rentrais juste chez moi. Et puis, j'arrivais à approcher sans être remarqué (ce qui a failli tuer plusieurs de mes camarades de classe aux coeurs sensibles). Mais c'est pas de ma faute, les gens ne voient pas. Ils regardent, sûr, mais ils sont absents. Ils ne voient pas.
C'est une bonne chose pour moi, parce que je peux les observer sans trop craindre, mais parfois, j'aimerais que quelqu'un me voit, moi. Moi parmi la foule...

Aujourd'hui, je sors plus souvent. J'observe beaucoup. Je sais que les gens ne me voient pas. Je ne suis pas invisible, non. Je suis juste anonyme. Comme un fantôme. Je crois que c'est un peu triste, parce que je vois tout le monde, je remarque toutes les mimiques, les joies, les peines, les discussions, les regards, je vois tout... mais je sais que personne ne me voit. Comme si je n'étais pas vraiment là.
Alors j'en profites. J'analyse comment les gens agissent entre eux. J'apprends. Je cherche. Parfois je trouve quelqu'un d'intéressant, ou d'attirant.
C'est un sentiment grisant de suivre quelqu'un. Un peu comme la chasse. Traquer une proie. Apprendre ses habitudes. Être là, juste derrière elle, et savoir qu'elle ne le sait pas. C'est amusant.
Je crois que les seules personnes à se rendre un peu compte de ce que je fais, ce sont les personnes qui sont assises ici et là dans les rues. Certains sont dans un état qui les empêche de voir quoi que ce soit, mais je sais qu'il y en a qui sont attentifs. Pas tout le temps, mais ils le sont. Je commence à les reconnaitres. Je crois que je vais leur donner des noms. Peut-etre les cataloguer ou quelque chose. Ca fait quelques temps que j'y pense. Ca pourrait me donner quelque chose à faire. 
Pour être honnête, ca devient lassant après un certain temps. Peut-être que je devrais trouver quelque chose à faire. 

Mercredi 13 août 2014 à 16:28

 http://that-guy.cowblog.fr/images/Joker2.jpg
Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours aimé les comics. Plus que les mangas. Je suis pas très manga honnêtement. C'est un problème d'ailleurs, parce que les gens ont plus l'air manga de nos jours. Mais non, je préfère les comics. Ca vient de Spider-man. Mon père m'achetait beaucoup de figurines spider-man. Puis des comics. Et j'aimais ça. Je lisais les spider-man, bien sûr, mais les X-men aussi. Plutôt Marvel que DC en fait.

Sauf une exception : le Joker.
Je me souviens que je regardais Batman, la série animée quand j'étais jeune. J'étais assez curieux du joker. Plus que de batman. Il avait quelque chose. Et sa relation avec Harley Quinn...

J'ai oublié tout ça pendant un temps. Puis j'y suis revenu plus tard, vers l'adolescence. Je me suis rendu compte qu'il avait plusieurs incarnations, selon qui avait écrit le personnage, etc. Du coup, je me suis intéressé au personnage plus en détail. J'ai voulu comprendre. Connaitre son histoire. Ca m'arrive parfois, avec les trucs imaginaires. J'aime bien savoir plus sur le pourquoi du comment. Les histoires, tout ça. Bref, j'ai essayé de comprendre pourquoi il était comme ça. Certains auteurs sont très bons pour ça. Ils donnent une certaine dimension au joker. D'autre restent assez superficiels et se contente de le peindre comme un fou obsédé par Batman.
J'ai particulièrement aimé The Killing Joke, et Joker. Après les avoir lus, j'ai commencé à me sentir un peu plus proche du personnage. A comprendre pourquoi il faisait ce qu'il faisait. A voir quelque chose de plus. Une sorte de tristesse. Une obsession. Je crois que j'ai commencé à projeter pas mal aussi. A lui accorder des choses que je ressens moi probablement. A l'idéaliser en quelque sorte.
J'aime penser qu'on est un peu pareil. Un peu perturbés, à cause d'une mauvaise journée. Quelque part, je l'envie même. Je l'envie parce qu'il a complétement lâché prise. Il a accepté le fait de ne plus être en accord avec la réalité communément acceptée. Il s'est libéré de la raison, alors que je lutte pour ne pas perdre pieds.
J'idéalise même sa relation avec Harley Quinn. Je suis pas au point de croire que je sors avec elle, heureusement. Je trouve assez pathétique que certains puissent en arriver là d'ailleurs, mais qui suis-je pour les juger?
Non, je trouve juste ça remarquable que même quelqu'un comme lui ait pu trouver une personne qui lui soit dévouée au point d'accepter ce qu'il et de vouloir être pareil. Je sais bien que c'est probablement un signe d'une maladie mentale quelconque, et que c'est un personnage imaginaire de toute façon, mais je continue à croire qu'il y a quelqu'un comme ça pour moi quelque part.

C'est une mauvaise pensée cela dit. Souhaiter ce genre de chose à quelqu'un est une idée qui serait probablement très mal reçu. Ce serait comme souhaité à quelqu'un de se faire battre, et je pense pas que beaucoup de gens apprécieraient ce genre de choses. Mais en même temps, mon point de vue sur la plupart des choses serait mal reçu...

Pourtant...

http://that-guy.cowblog.fr/images/hqh161.jpg

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