That-guy

That guy's life

Vendredi 5 septembre 2014 à 0:04

http://that-guy.cowblog.fr/images/1364752097351.jpgJ'ai l'impression d'être un animal blessé. Un chien qui s'est pris des coups et qui a fui, caché dans un trou. Incapable de faire confiance, mordant ceux qui tentent de s'approcher. Sauf que les gens aiment les animaux. Et un animal blessé trouvera toujours quelqu'un qui restera suffisamment longtemps pour l'aider a se remettre. je crois que ce serait plus simple si j'étais juste un animal blessé.
Mais c'est pas le cas.

Mardi 2 septembre 2014 à 0:15

 Je pense pas mal au suicide ces derniers temps. Pas seulement, évidemment. J'ai pensé à l'enfermement psychiatrique aussi.
Je suis pas déprimé, enfin, je ne crois pas. Et je sais que je ne peux pas faire ça. Mais j'y pense. Assez régulièrement. Je suis juste.. Je sais pas, las peut-être. Je me sens vide. Cette sensation d'avancer sans réel intérêt. C'est dur à décrire. Juste, il n'y a plus de surprises. Plus d'excitation.
C'est dur pour moi d'expliquer tout ça, parce que je sais que les gens ont du mal a comprendre les choses qu'ils ne vivent pas. C'est pour ça que je garde toujours soigneusement tout ce que je ressens pour moi. Les gens ne comprennent pas si j'utilise des mots. Ils ne le vivent pas. Comment pourraient-ils comprendre? Je ne sais pas comment ils font pour vivre dans un monde si limité, si dénué de compréhension. Ca doit être douloureux de ne pas voir, de ne pas sentir tout ça...
Plus douloureux que les choses que je ressens? Je ne sais pas. Je ne pense pas. Techniquement, ils vivent une non-existence simple, quelque chose qu'ils n'ont pas. Moi je vis quelque chose qui est là, mais qui n'est pas agréable. Peut-être qu'ils ont de la chance au fond. Vivre dans l'ignorance. La méconnaissance de tout cela. Ca doit être paisible.
Mais ça ne l'est pas pour moi. Je dois vivre avec ce vide pesant, vivre avec la pensée que je ne peux pas partager ca, au risque de recevoir les constants "c'est dans la tête", "c'est pas vrai", etc.... Je dois faire semblant. Me fondre dans une société moulée sur des gens qui sont ... différents. Je sais m'adapter. Mais je ne peux pas changer ce qu'il y a à l'intérieur. Se rendent-ils compte de l'effort que ça me demande de m'intégrer? De sourire? De rire a leur blagues? C'est difficile pour moi d'avoir une vie normale. C'est d'un ennui mortel. Ca me ronge. Ca me vide. Il n'y a pas d'intérêt. Pas de surprise. Tout est tellement prévisible. Tellement creux. Creux, comme eux. Je suis doué pour lire les gens. Pas parce que j'ai étudié, mais parce que c'est facile. Les gens sont creux pour la plupart, et en grattant un peu la surface, on peut voir au travers comme du verre. Je ne suis pas le meilleur, je ne peux pas lire toute leur vie, mais je sais de quoi ils sont fait. Et ils sont tres tres ennuyeux pour la plupart. Et je suis là. Vide. Au milieu de tout ça. Je survis. Je me bats. Je tiens uniquement par rage. Parce que je ne veux pas finir comme ça. J'ai d'autres choses a faire. Je ne peux pas gâcher tout ça, pour être comme ça.
Je me lève chaque matin. Mes premières pensées sont de la jalousie. De la jalousie pour les autres là dehors qui ont une vie "normale". Qui sont "normaux". J'envie ce qu'ils ont. J'envie l'absence de ce qui me rend moi. Il y a du mépris aussi. Parce que ça les rend... normaux. Simples. Puis vient la colère. Parce que je suis différent. Parce que je ne le suis pas tant que ça. Parce que je ne veux pas ça. Je ne veux pas cette vie. Je ne veux pas eux.
J'en deviens dingue parfois. C'est d'autant plus frustrant que je suis incapable de communiquer ça, et personne ne comprends ce que je ressens.

Je pense pas mal au suicide ces derniers temps. Par curiosité. Est-ce intéressant de mourir? Je me demande.
J'aimerais mourir, savoir ce que c'est d'être au repos. Peut-être découvrir de nouvelles choses. Juste, ne plus être ici. Ne plus être seul. Partir nourrir les vers.
Ne vous y trompez pas, je veux toujours vivre. J'ai beaucoup de projets. Beaucoup à faire. J'aimerais avoir quelqu'un avec qui partager tout ça. Quand je suis seul, mon esprit va dans des endroits très sombres. Ce serait plus simple avec quelqu'un. Mais pour l'instant, je suis juste vide. J'avance parce que je suis toujours capable de sentir ce feu qui me brûle, qui me dévore de l'intérieur. La colère qui me fait avancer. Un poison, vraiment. Comme une sorte de drogue, probablement. Qui me donne la force de faire ce que je dois faire, mais qui finira par m'achever.
J'aimerais pouvoir expliquer les choses mieux.
Si les gens pouvaient comprendre, peut-être que ça changerait quelque chose. Peut-être que ça ferait une différence.
Mais les gens ne voient pas. Ils n'entendent pas. Et pire que tout, ils ne comprennent pas.

Samedi 30 août 2014 à 16:15

 J'ai la sensation d'être de trop. De ne pas être à ma place. C'est pas un sentiment passager. C'est presque une constante dans ma vie en fait. Depuis tout petit je ressens ça. Cette impression de ne pas appartenir à ici. C'est pour ça que je suis souvent seul, à l'écart. Je peux faire semblant de m'intégrer, mais c'est fatiguant. Et c'est pas moi. Moi, je suis là, à côté des gens. Presque à coté du monde. Je n'arrive pas à être juste "normal".
J'aimerais dire que ça va mieux quand je suis avec mes amis, ou ma famille, mais ce serait mentir. Je n'ai plus d'amis de toute façon. Et ma famille.. Ma famille est bien je crois. Je veux dire, ce sont des gens normaux. Pas extraordinaires, pas les pires non plus. Mais je ne les considère pas réellement comme de la famille en réalité. Ce sont juste d'autres gens. Ils sont plus proches, parce que je les connais depuis des années. Mais eux ne me connaissent pas. Pas vraiment. Ils savent qui je suis, mieux que les autres, mais je ne ressens pas de liens avec eux. Pas d'attaches. Je ne crois pas que ce soit comme ça que ça fonctionne normalement la famille, hein? Non, je ne crois pas.
Et même avec eux, je me sens de trop. Je me sens hors contexte. Je n'ai rien à échanger avec eux. Je n'ai pas envie de me rapprocher, ou de tisser des liens. Ils sont juste comme les autres. Et j'arrive pas à me mélanger aux autres.
Je suis de trop. Je sais que je leur pose beaucoup de problèmes. En tout cas c'est comme ça que je le ressens. Comme s'ils seraient mieux sans moi. Comme si tout le monde serait mieux sans moi. Et ce serait probablement le cas, si je regarde les choses des manières objective. Parfois je me demande si je manquerais à quelqu'un si je venais à disparaitre. Je sais que mes parents me pleureraient, mais c'est parce que je suis une partie d'eux comme ils disent. Et c'est vrai, biologiquement, je contiens leur adn, je suis le mélange de ce qu'ils sont. Biologiquement du moins. Mais au-delà de ça?
Alors, qui serait triste? Mon chat. Je sais que je lui manquerais horriblement. Il n'y à qu'a voir l'état dans lequel il est quand il ne me voit pas pendant un certain temps, ou quand il ne sait pas ou je suis. Mais il s'en remettrait. A part ça, personne.
Peut-être que certaines vieilles connaissances referaient surface, "en souvenir du bon vieux temps". Mais rien de sincère ou de durable. Juste des souvenirs éphémères. C'est ce que je suis? Un souvenir éphémère?
Ca me rend a peine triste de penser à tout ça. Bien sûr, j'envie les gens qui ont trouvé une "âme soeur". Quelqu'un qui les comprends, et qui est là, et qui ne les quittera pas, et avec qui ils peuvent tout partager. J'envie ça. J'en suis jaloux. Excessivement. Mais la tristesse... Je commence à perdre ça aussi. Ca devient de la curiosité. Le désir de savoir ce que ça fait. Comment c'est. De la colère aussi. Parfois. Parce que je ne comprends pas pourquoi je n'ai pas le droit à tout ça moi. Je ne suis pas assez bien? Je ne suis pas assez bon? Pas assez intéressant?
Je m'y prend mal avec les gens. C'est peut-être ça. Ou je suis trop différent. C'est ce qui revient le plus après tout, non? Je suis trop différent. Ils ont peur. Ils rient. Ils se moquent. Ils oublient. Moi pas. Je suis là, et je vois. Je me souviens. Est-ce que j'existe? Je vis, mais ai-je une existence? Peut-on le dire ça? Probablement pas. Je suis juste un poids mort. Je ne devrais probablement pas être là. Pas maintenant. Pas comme ça. Pas ici.

J'aimerais pouvoir mourir et laisser tout ça derrière moi. Essayer quelque chose de nouveau. Voir ce qu'il y a après. Découvrir. Mais je ne peux pas. Pas encore. Je dois me battre, encore. J'ai trop de chose à faire. Je voudrais juste pouvoir me retourner, et avoir quelqu'un, là, qui soit avec moi.

Malgré tout, une partie de moi est toujours convaincue qu'il y a quelqu'un, quelque part, qui m'attend. Quelqu'un de surprenant. Si c'est le cas, je dois tout faire pour la trouver vite. Avant qu'il ne soit trop tard. Mais comment? Le monde est petit, et je peux trouver n'importe qui. C'est facile de trouver des gens. Mais comment on les rencontre? De toute les folies que j'ai prévu d'entreprendre, celle-ci me paraît être la plus compliqué, alors que ce devrait être la plus simple (et la plus réalisable). Et pourtant...

Tant à faire, et si peu de temps. Où es-tu?

https://www.youtube.com/watch?v=sMPNjPpdjKU


I don't know who you think you are
But before the night is through
I wanna do bad things with you





 

 

Lundi 25 août 2014 à 16:03

 J'ai toujours été seul. Je crois que je l'ai déjà dit. Mais la solitude est une notion complexe. J'ai souvent été entouré  par des gens qui se plaignaient d'être seuls. Je les comprends. J'allais vers eux parce que je croyais qu'on partageait quelque chose. Je croyais qu'ils étaient comme moi. Et quand on est différent, on a besoin de se rassurer en trouvant des gens qui nous ressemble.
Avec le temps, j'ai compris que la solitude existait différemment selon les personnes qui l'expérimentaient. La plupart des gens qui étaient "seuls" ne l'étaient pas vraiment. Ou pas comme je le ressens. Ils avaient des amis. De la famille. Des gens qui étaient là. La plupart n'étaient pas réellement seuls.
Bien entendu, j'ai eu des amis. J'ai de la famille. En quoi ai-je le droit de dire que je suis différent alors?
Selon moi, je ne suis pas différent. Selon les autres, je suis bizarre. Après analyse, c'est probablement correct. Je veux dire, je comprends leur point de vue. Je ne suis pas comme eux. Pas tout a fait. Je suis humain, je fonctionne plus ou moins pareil. Pourtant...
Quand j'étais en primaire, ma prof pensais que j'étais attardé. Ou gaucher. Parce que je ne suivait pas au même rythme que les autres. Elle m'a fait faire des tests, voulait m'aider. Il s'est avéré que je n'étais ni l'un ni l'autre. Quand j'avais neuf ans, mon père (qui était psy) m'a fait faire un test de QI. Je savais pas ce que ca voulait dire, mais j'ai trouvé ça amusant. J'ai été évalué a 135. Je ne voyais pas ce que ca voulait dire. Ce ne sont que des chiffres. Toute mon enfance, j'ai eu beaucoup d'idée. Certaines que j'ai dites a voix haute à mes parents. D'autres que j'écrivais parce que je pensais qu'elles seraient mal perçues par les autres. Quelques années plus tard (et encore aujourd'hui), j'ai découvert que pas mal de ces idées, qui me semblaient insignifiantes à l'époque, ont en fait été étudiées trés sérieusement par des scientifiques, ou certaines sont mêmes devenues des films. Tout au long de mes études, j'ai eu des notes moyennes. Pas parce que je suis mauvais, mais je crois que le système ne m'intéresse pas. Apprendre des choses de manière si codifiée est une erreur selon moi. Cela casse l'attrait naturel pour certains sujets qui ne sont pas abordés. C'est une bonne idée sur le papier, mais je pense que ça nécéssite une révision. J'ai toujours manqué d'intérêt pour les matières scolaires. Pourtant à chaque fois que je me suis intéressé aux choses, je faisais un bond dans les notes.
Tout ce paragraphe n'a pas vraiment d'intérêt sur internet. La plupart des personnes qui liront ça n'y verront que de la frime. Ou des mensonges. Ce que je peux comprendre. Je m'attends pas à ce que qui que ce soit me croit sur parole. Je n'ai rien a prouver. Mais ça permet d'expliquer ce que je veux dire. Je suis seul.
Je ne suis pas un surdoué. Je ne suis pas autiste. Je vois juste les choses de manière différentes, et par ce fait, je suis seul. Je peux connecter avec d'autres, mais c'est juste un jeu, une façade. Je peux être n'importe qui, mais c'est fatiguant. Et être juste moi, c'est être seul. Être moi c'est ne pas pouvoir échanger sur un niveau plus élevé que les discussions de tout les jours, parce que les gens ne suivent pas. Encore une fois, ils ne voient pas. Ils ne comprennent pas. Ils ne me comprennent pas.
En fait, le monde et moi on ne se comprend pas. Je ne le comprends pas, et vice-versa. C'est un peu paradoxale de dire que l'on ne se comprends pas quand j'essaye de créer un langage qui renforcerait encore ce sentiment...
Il parait que je suis paradoxal aussi.
J'aimerais avoir quelqu'un à qui je pourrais léguer tout ça. Un jour, je ne serais plus là, et tout ce que j'ai commencé devra continuer, mais pour ça il faudrait que je trouve quelqu'un a qui je pourrais inculquer tout ce que j'ai. Quelqu'un de différent.

Jeudi 21 août 2014 à 20:19

 C'est amusant comme un rien peut nous marquer. Une couleur, une sensation anodine pour n'importe qui d'autre peut s'associer à un instant, un évènement.

Quand j'étais plus jeune, j'ai lu un livre qui se déroulait dans l'univers d'un jeu que j'aime beaucoup. Dans les premières pages, le narrateur et personnage principal raconte les moments heureux qu'ils a vécu dans sa colonie natale. Les moments de joie, les rires, les lieux, les cheveux de sa fiancée. Tout était "doré".
Cette partie du roman contraste beaucoup avec le reste. Par la suite, tout n'est que poussière, crasse, matières gluantes et visqueuses. Peine. Terne.
J'aime beaucoup l'effet que ça donne. Mais à l'époque, je m'en rendais pas vraiment compte. Je me demandais ce que c'était de vivre des instants comme ça par contre. Des moments "dorés". Je me demandais ce que ça faisait.
Un jour, en sortant des cours, on est allé voir quelque chose avec des amis (oui, j'en avais encore). Des mangas. Je suis pas très manga pourtant, mais j'avais du temps a tuer, et puis il faisait bon et c'est pas tout les jours que je pouvais faire quelque chose  avec  eux. On est resté très peu de temps dans le rayon. Lorsque je me suis retourné, j'ai vu quelqu'un derrière nous qui me fixait intensément. Une jeune fille. Son visage avait quelque chose, mais c'est surtout l'intensité de son regard qui m'a marqué. J'étais pas seul, donc on a continué nos affaires on est partis.
Par la suite, je l'ai revu plusieurs fois. C'était le début de l'été, et il commençait a faire chaud. Je l'ai vu me suivre quand j'allais manger. Ou s'asseoir sur le banc d'a coté avec une amie. Me suivre quand j'allais en cours. Je faisais mon maximum pour la voir aussi je dois avouer. J'étais curieux, intrigué.
Je lui ai demandé son numéro de téléphone un matin. On est allé manger une glace. Il faisait beau et chaud. On ne s'est plus quitté une seule journée après ça. On est sortis tout les jours, aussi tard qu'on pouvait. On profitait de la chaleur, du soleil. Une chaleur doré. Un temps doré.
Aujourd'hui, c'est ce qui me marque le plus. Je me souviens de la chaleur. De la lumière. D'elle.
Tout est doré. Tout était doré.

Les balades. Les discussions. Les rires. Les caresses. Les câlins. Tout semble parfait quand j'y repense.
Mais comme dans l'histoire, ça ne dure pas. On fait des erreurs. De la tristesse. Des larmes. Et le froid s'installe. La lumière se ternie.
Un froid sombre et glacé. Il n'y a plus de chaleur. Plus de joie. Plus de rires. Plus de caresses. L'hiver arrive, et les rayons dorés laissent a la neige, a un manteau blanc bleuté, froid et inerte. Comme une mort, mais qui dure. Comme une famine. Une absence.
Il ne reste que les souvenirs dans ces moments là. Les souvenirs qui permettent de se réchauffer le soir venu, en essayant d'oublier que le lendemain sera aussi froid et mort que le jour précédent, ou celui d'avant...
Les souvenirs des moments de chaleur agréable, apaisante, ou tout était bien. Ou on était heureux.
Des souvenirs dorés.

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