That-guy

That guy's life

Jeudi 14 août 2014 à 13:06

J'ai toujours eu un talent naturel pour la discrétion et l'observation.

Tout jeune, j'étais pas très bavard. Je restais souvent dans mon coin à observer les gens. Parfois, quand je m'attachais à quelqu'un, je devenais un peu plus loquace, mais je restais toujours calme et particulièrement discret. On me l'a souvent dit d'ailleurs.

En grandissant, j'ai conservé les mêmes traits, mais je crois que pour un étrange raison, la perception des gens en était plus la même. Je faisais sursauter. Parfois même, je faisais peur. Plusieurs fois des gens ont eu peur de moi alors que je marchais juste dans la rue. Je me suis même fait arrêter une fois, alors que je rentrais juste chez moi. Et puis, j'arrivais à approcher sans être remarqué (ce qui a failli tuer plusieurs de mes camarades de classe aux coeurs sensibles). Mais c'est pas de ma faute, les gens ne voient pas. Ils regardent, sûr, mais ils sont absents. Ils ne voient pas.
C'est une bonne chose pour moi, parce que je peux les observer sans trop craindre, mais parfois, j'aimerais que quelqu'un me voit, moi. Moi parmi la foule...

Aujourd'hui, je sors plus souvent. J'observe beaucoup. Je sais que les gens ne me voient pas. Je ne suis pas invisible, non. Je suis juste anonyme. Comme un fantôme. Je crois que c'est un peu triste, parce que je vois tout le monde, je remarque toutes les mimiques, les joies, les peines, les discussions, les regards, je vois tout... mais je sais que personne ne me voit. Comme si je n'étais pas vraiment là.
Alors j'en profites. J'analyse comment les gens agissent entre eux. J'apprends. Je cherche. Parfois je trouve quelqu'un d'intéressant, ou d'attirant.
C'est un sentiment grisant de suivre quelqu'un. Un peu comme la chasse. Traquer une proie. Apprendre ses habitudes. Être là, juste derrière elle, et savoir qu'elle ne le sait pas. C'est amusant.
Je crois que les seules personnes à se rendre un peu compte de ce que je fais, ce sont les personnes qui sont assises ici et là dans les rues. Certains sont dans un état qui les empêche de voir quoi que ce soit, mais je sais qu'il y en a qui sont attentifs. Pas tout le temps, mais ils le sont. Je commence à les reconnaitres. Je crois que je vais leur donner des noms. Peut-etre les cataloguer ou quelque chose. Ca fait quelques temps que j'y pense. Ca pourrait me donner quelque chose à faire. 
Pour être honnête, ca devient lassant après un certain temps. Peut-être que je devrais trouver quelque chose à faire. 

Mercredi 13 août 2014 à 16:28

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Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours aimé les comics. Plus que les mangas. Je suis pas très manga honnêtement. C'est un problème d'ailleurs, parce que les gens ont plus l'air manga de nos jours. Mais non, je préfère les comics. Ca vient de Spider-man. Mon père m'achetait beaucoup de figurines spider-man. Puis des comics. Et j'aimais ça. Je lisais les spider-man, bien sûr, mais les X-men aussi. Plutôt Marvel que DC en fait.

Sauf une exception : le Joker.
Je me souviens que je regardais Batman, la série animée quand j'étais jeune. J'étais assez curieux du joker. Plus que de batman. Il avait quelque chose. Et sa relation avec Harley Quinn...

J'ai oublié tout ça pendant un temps. Puis j'y suis revenu plus tard, vers l'adolescence. Je me suis rendu compte qu'il avait plusieurs incarnations, selon qui avait écrit le personnage, etc. Du coup, je me suis intéressé au personnage plus en détail. J'ai voulu comprendre. Connaitre son histoire. Ca m'arrive parfois, avec les trucs imaginaires. J'aime bien savoir plus sur le pourquoi du comment. Les histoires, tout ça. Bref, j'ai essayé de comprendre pourquoi il était comme ça. Certains auteurs sont très bons pour ça. Ils donnent une certaine dimension au joker. D'autre restent assez superficiels et se contente de le peindre comme un fou obsédé par Batman.
J'ai particulièrement aimé The Killing Joke, et Joker. Après les avoir lus, j'ai commencé à me sentir un peu plus proche du personnage. A comprendre pourquoi il faisait ce qu'il faisait. A voir quelque chose de plus. Une sorte de tristesse. Une obsession. Je crois que j'ai commencé à projeter pas mal aussi. A lui accorder des choses que je ressens moi probablement. A l'idéaliser en quelque sorte.
J'aime penser qu'on est un peu pareil. Un peu perturbés, à cause d'une mauvaise journée. Quelque part, je l'envie même. Je l'envie parce qu'il a complétement lâché prise. Il a accepté le fait de ne plus être en accord avec la réalité communément acceptée. Il s'est libéré de la raison, alors que je lutte pour ne pas perdre pieds.
J'idéalise même sa relation avec Harley Quinn. Je suis pas au point de croire que je sors avec elle, heureusement. Je trouve assez pathétique que certains puissent en arriver là d'ailleurs, mais qui suis-je pour les juger?
Non, je trouve juste ça remarquable que même quelqu'un comme lui ait pu trouver une personne qui lui soit dévouée au point d'accepter ce qu'il et de vouloir être pareil. Je sais bien que c'est probablement un signe d'une maladie mentale quelconque, et que c'est un personnage imaginaire de toute façon, mais je continue à croire qu'il y a quelqu'un comme ça pour moi quelque part.

C'est une mauvaise pensée cela dit. Souhaiter ce genre de chose à quelqu'un est une idée qui serait probablement très mal reçu. Ce serait comme souhaité à quelqu'un de se faire battre, et je pense pas que beaucoup de gens apprécieraient ce genre de choses. Mais en même temps, mon point de vue sur la plupart des choses serait mal reçu...

Pourtant...

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Mardi 12 août 2014 à 15:34

 Je suis inquiet.

Je commence a avoir du mal a dormir. Je réfléchis trop. Beaucoup trop. Je passe beaucoup de temps à chercher des explications. C'est étrange. J'essaye d'en apprendre plus sur les personnalités borderline. Une partie de moi éspère que je me fais des idées, que je suis pas ça. Mais en même temps, c'est quoi l'alternative? Et tout à l'air de coller tellement.

Ca m'effraie un peu je crois. J'ai peur parce que ça veut dire que je vais être seul. J'ai pas de problème avec le fait d'être seul, parce que j'aime pas les gens. Je reste un grand introverti. Mais j'ai besoin d'avoir quelqu'un, ne serait-ce qu'une personne. Mais là, je ne crois pas que ce soit encore possible. Borderline ou pas, mes relations avec les autres sont terriblement chaotiques. Et si effectivement je le suis, c'est supposé être "normal".

"Les sujets sont avides sur le plan émotionnel et peuvent devenir dépendants des autres. Néanmoins, lorsque cette dépendance devient intolérable par le sujet, il y a rupture ou rejet, d'où un côté paradoxal du trouble."

Je suis capable de me faire des relations. Je suis pas idiot, je suis pas autiste. Mais je sais qu'à un moment donné, je vais douter de la personne. Je vais avoir peur parce que je me serais trop attaché, et que ce ne sera pas réciproque. J'ai perdu la quasi totalité de mes amis comme ça. Pas plus tard que la semaine dernière. Je suis repassé sur mes historiques de chat. Même constat. J'ai viré tout le monde. Moi. 

C'est ma faute.

Non, ils pouvaient se battre. Si ils tenaient a moi, ils pouvaient me le montrer. Mais personne ne l'a fait. Est-ce qu'ils tenaient réellement a moi? Est-ce que c'est moi qui imagine des choses? Quelle différence au fond. Ils partent tous.
Alors que me reste-t-il? J'aimerais sortir, rencontrer quelqu'un. Je m'en fiche si c'est platonique, j'aimerais juste quelqu'un a qui parler, qui me comprenne pour une fois. Quelqu'un qui reste.
Le plus dur? C'est que je peux pas. Je n'ose pas, parce que je sais qu'à la moindre parole de travers, je perdrais toute estime pour la personne. Je ne sais même pas pourquoi. Je vais juste en avoir assez, et je la ferais sortir de ma vie. Et elle me manquera. Est-ce que c'est bizarre?

Je me rends compte que c'est pas facile pour les gens autour, mais ils se rendent pas compte ce que ça me fait de voir les gens auxquels je tiens m'abandonner, et d'être incapable de leur expliquer pourquoi je réagis comme ça, ou ce que j'aimerais qu'ils fassent. J'ai connu une personne dans ma vie qui savait quoi faire. Cette fille était parfaite, et je l'ai laissé tomber. Je me rends compte de mon erreur, et je me rends compte que je trouverais probablement plus jamais quelqu'un comme elle. Aujourd'hui, c'est moi qu'on laisse tomber.

Et je commence à me demander si je ne l'ai pas mérité au fond.
Peut-être que je devrais arrêter d'espérer, et partir. Ca serait probablement mieux. Pour tout le monde.

 

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Lundi 11 août 2014 à 12:32

 Depuis hier, j'ai pas mal réfléchis à ce que j'étais en train de faire.
Ce blog je veux dire. C'est pas la première fois que j'en crée un, mais est-ce réellement une bonne idée?
J'ai jamais su quoi dire dedans. J'ai toujours eu l'impression de n'avoir rien de vraiment intéressant à dire. J'veux dire, j'suis un mec plutôt normal je crois. Enfin, il paraît que je suis borderline, et peut-être même d'autres trucs, mais j'ai vécu assez longtemps comme ça pour réussir a me trouver normal. Enfin, relativement normal. Pas normal dans le sens "comme les autres" par exemple, puisque tout le monde m'a toujours dit que j'étais bizarre ou différent etc. Mais plutôt normal dans le sens "Je connais que ça, donc je vois pas comment ça pourrait être d'autre".
Enfin, si, je sais que ça pourrait être différent. Que je pourrais être différent. Aurais pu être? Oui, je crois pas que je puisse changer. Mais dans un autre monde, peut-être que j'aurais pu être normal? Cette normalité m'est étrangère. Avoir une vie stable, des amis, sortir s'amuser, ne penser à rien, ne pas réfléchir, juste profiter. Je ne sais pas comment ça fait. Je ne sais pas ce que ça fait de tisser des relations durables. De faire confiance pleinement. D'avoir quelqu'un qui est là quoi qu'il arrive.
Aurais-je pu avoir tout ça moi aussi?

Ici, j'ai rien de tout ça. Je réfléchis trop. Je doute de tout le monde. Est-ce de ma faute? Non, les gens mentent, comment pourrais-je les croire? Je connais la solitude au lieu de l'amitié. La colère au lieu de l'affection. Parfois on me demandais comment on pouvait vivre en étant continuellement en colère. C'est un question amusante je trouve, car je ne sais pas comment vivre sans. Est-ce possible? Comment peut-on avoir la volonté de se lever sans ça? J'aimerais savoir. Je me demande ce que c'est de vivre une vie "normale". Je me demande si j'aimerais.

Bref, que dire ici? Que dire qui puisse intéresser et valoir le coup qu'on le pose par écrit? Peut-être les même choses que d'habitude. On verra.

Dimanche 10 août 2014 à 22:16

 Je sais jamais comment commencer ces trucs.

Je pense que je devrais commencer par me présenter ou un truc du genre.

Mon nom est pas important. Sam, ce sera bien. Je suis un homme, d'une vingtaine d'années, et il y a quelques jours, j'ai découvert que j'étais très probablement borderline. C'était un test à la base. J'l'ai fait plus pour passer le temps qu'autre chose, sans trop y croire. Quand j'ai vu le résultat, ça m'a fait un choc au début, alors j'ai voulu en savoir plus sur ce que ça voulait dire exactement.

Une recherche wikipédia plus tard, j'en suis là:

  • efforts effrénés pour éviter un abandon réel ou imaginé ;
  • mode de relations interpersonnelles instables et intenses caractérisées par l'alternance entre les positions extrêmes d'idéalisation excessive et de dévalorisation ;
  • perturbation de l'identité : instabilité marquée et persistante de l'image ou de la notion de soi ;
  • impulsivité dans au moins deux domaines potentiellement dommageables pour le sujet (par exemple : dépenses excessives, sexualitétoxicomaniealcoolismejeu pathologique, conduite automobile dangereuse, crises de boulimie ou d'anorexie) ;
  • répétition de comportements, de gestes ou de menaces suicidaires, ou d'automutilations ;
  • instabilité affective due à une réactivité marquée de l'humeur (par exemple : dysphorie épisodique intense, irritabilité ou anxiété durant habituellement quelques heures et rarement plus de quelques jours) ;
  • sentiments chroniques de vide ;
  • colères intenses (rage) et inappropriées ou difficulté à contrôler sa colère (par exemple : fréquentes manifestations de mauvaise humeur, colère constante ou bagarres répétées, colère subite et exagérée) ;
  • survenue transitoire dans des situations de stress d'une idéation persécutoire ou de symptômes dissociatifs sévères.
  •  

Oh. J'ai eu un peu de mal a y croire au début. Et puis je me suis rendu compte que ça collait avec la plupart de mon caractère. De ma vie en fait. Au dela de simplement coller, ça expliquait certains comportements que j'ai et que je n'avais jamais pu expliquer jusque là. J'étais même arrivé à me demander si j'étais pas autiste ou quelque chose comme ça. Mais non. Je suis juste borderline.

C'est étrange le sentiment que l'on ressent quand quelqu'un parvient à nommer ce que vous êtes. Ce sentiment que quelqu'un vous connait presque mieux que vous-même. Sans parler de la découverte du fait qu'on est atteint de ça.

Pourtant... Le manque de confiance en soi et dans les autres. Ma manie de repousser tout le monde, mes accès de rage, tout colle. Jusqu'aux échecs relationnels.

La première chose que j'ai ressenti après le choc initial, ça a été de la colère. Je saurais même pas expliquer pourquoi. J'ai juste eu ce sentiment de rage qui est monté. Peut-être parce que ça concrétisait ce que je pensais depuis quelques temps, à savoir que je finirais seul.

J'ai toujours plus ou moins su que j'étais pas facile a vivre. Au-delà du fait que je suis plutôt introverti, je suis aussi assez dur à vivre. J'attends certaines choses des gens qui m'entourent, et souvent je finis par repousser ceux qui sont a peu près gentils avec moi parce que j'ai l'impression de pas compter suffisamment a leurs yeux. J'ai perdu les seuls vrais amis que j'avais comme ça. Ca va un peu mieux quand j'étais en couple. La première personne avec qui j'ai été était probablement celle qui était la plus proche de la perfection. Mais elle était instable aussi je crois. Les autres ont été des catastrophes qui, je pense, n'ont fait qu'empirer mon état. Pourtant de voir ça, c'est concrétiser mes peurs que je ne suis pas ce que quelqu'un pourrait rechercher. Surtout maintenant.
Evidemment, je peux le comprendre. Il y a clairement de meilleurs candidats pour la vie de couple que moi. Des gens qui ne nécessiteraient pas autant d'affection et de dévouement. Pourtant j'avais ce petit espoir qu'il y avait quelqu'un pour moi aussi là-dehors.

Mais maintenant? Maintenant que je sais? Tout ce qu'il me reste, c'est suffisamment de bien pour prévenir toute personne qui tentera de m'approcher qu'un jour, elle fera quelque chose qui me fera mal, et que je couperais tout contact avec elle, sans qu'elle sache même pourquoi. Et encore, dans le cas hypothétique ou je pourrais rencontrer quelqu'un.
Je crois que je vais mourir seul avec mon chat. J'ai pas envie de m'attacher à quelqu'un à qui je risque de faire mal, mais surtout qui risque de me faire du mal encore.

Heh, quelle ambiance pour un premier post.

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